Née en 1980, Aya Kanno est une mangaka spécialisée dans le genre shôjo. Elle s’est notamment faite remarquer pour son travail sur la série Otomen. Mais pas que !L’auteure, ancienne assistante de Masashi Asaki sur Psychometrer Eiji, a commencé sa première œuvre personnelle avec Soul Rescue dans le Hana to Yume (Fruit Basket) en 2001. Une expérience acquise grâce à un concours remporté chez Hakusensha.
C’est Otomen qui lui a donné une renommée plus importante, une œuvre pourtant à l’opposé de ses histoires, d’ordinaire plus sombres, comme L’Empreinte du mal (2005, Delcourt). Narrant le quotidien d’un parfait étudiant beau gosse cachant son attirance pour tout ce qui est mignon, Otomen joue avec les codes du shôjo pour s’autoparodier tout en livrant un puissant message sur l’acceptation de soi. Le succès fut tel que le mot Otomen est venu s’immiscer dans le quotidien des Japonais ! La série s’est terminée en novembre 2013, chez Delcourt avec 18 volumes.
Comme révélé en postface dans ses tomes, ne lui offrez jamais des fleurs, elle n’aime pas ça ! Un trait de caractère qui n’est pas étonnant quand on se réfère aux différents profils de ces personnages féminins, loin du stéréotype fragile.
Si Otomen apparaît comme une œuvre plus légère, davantage orientée comédie, ce n’est pas du tout pour la célébrité : « J’ai toujours aimé autant la comédie que les histoires dites “sérieuses”, mais je n’ai jamais dessiné des comédies dans l’idée d’être publiée. Après avoir dessiné plusieurs histoires “sérieuses”, j’avais envie de dessiner une série plus accessible aux lecteurs », disait-elle à ANN en mai 2015.
En prenant du recul, on s’aperçoit qu’Aya Kanno fait constamment évoluer son graphisme. Qu’il s’agisse d’une époque moderne (Otomen) ou l’ère Keiô (Corps et âme), Kanno s’adapte à son récit, et montre toute sa diversité. D’ailleurs, elle n’hésite pas à citer Akira Toriyama comme source première de ses influences, ou de piocher dans les récits de Shakespeare pour irriguer ces récits. Aya Kanno est donc parfaitement capable de mettre en scène une oeuvre historiques (Le Requiem du roi des roses, Corps et âme), de livrer un thriller SF (L’Empreinte du mal), ou d’aborder l’acte du seppuku, comme dans Corps et âme.
Concernant ses méthodes de travail, elle divise son planning sur une quinzaine de jours, avec 25% de son temps pour le scénario, 25% pour la mise en page, et le reste pour finaliser. Elle s’appuie aussi régulièrement sur des assistantes, notamment concernant les décors et la pause de trames.
Aya Kanno, c’est pour qui ?
Bien que proposant majoritairement des shôjo, la mangaka offre une seconde lecture universelle à ses œuvres, diversifiées. Mieux, le lecteur chevronné appréciera toute la qualité, et l’originalité, de son Otomen, véritable entorse à sa bibliographie. Hétéroclite, et audacieuse dans sa production, elle fait partie de ses artistes dont on attend impatiemment la nouvelle oeuvre.
Bibliographie sélective :
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