Née en 1967 à Hyogo, Ai Yazawa est l’une des plus talentueuses mangaka de ces dernières années, rendue célèbre par la série Nana.
Précoce, Ai Yazawa n’a pas attendu de souffler ses 14 bougies pour gagner un premier concours chez Shueisha. Pourtant, la jeune fille se tournera vers le stylisme, puisqu’elle intégrera une université spécialisée pour se diriger vers l’une de ses grandes passions : le monde de la mode, une facette de l’artiste qui ressort fortement dans ses œuvres tant les habits bénéficient d’un soin particulier et d’un style branché. D’ailleurs deux titres nous entrainent dans ce milieu : Gokinjo, dans lequel nous suivons l’évolution d’une élève en stylisme dans une académie artistique, et Paradise Kiss, qui reprend plusieurs personnages de Gokinjo, des années plus tard.
C’est à l’aube des années 2000 qu’Ai Yazawa frappe fort avec la publication de Nana dans les pages du magazine de prépublication Cookies. L’histoire nous emmène suivre deux filles appelées Nana qui vont vivre en colocation. Avec la musique en thématique de fond, et la rivalité entre deux groupes, le manga prend surtout position sur les responsabilités que peuvent rencontrer les adultes, et de façon très nette : trouver un travail, la question de la grossesse mais aussi la filiation sont abordés. C’est d’ailleurs le fond qui agit sur la forme, sobre. Dans Nana, point de pathos où de généreuses larmes éternelles se chassent. Par les mots, les échanges, l’auteur sensibilise davantage le lecteur, donnant un sentiment de maîtrise qui force l’admiration. Elle a très clairement fait avancer le traitement réservé aux shôjo, et la vision que les lecteurs non-initiés pouvaient s’en faire. Dernière observation permettant de jauger le travail d’Ai Yazawa, c’est le grand studio Madhouse qui s’est chargé d’adapter le récit à l’écran en 2006.
Malheureusement, l’auteure souffre depuis 2009 d’une maladie et a dû stopper sa série fétiche. Si les informations officielles se font rares, les dernières nouvelles seraient positives, puisque l’artiste s’est occupée du calendrier 2016 de Nana mais aussi un chapitre d’Unko’s Room (reprenant un personnage de Nana ) en 2013.
Ai Yazawa c’est pour qui ?
Les filles ou les jeunes femmes. Bien qu’étant généralement des shôjo, il ne faut pas se tromper, les récits d’Ai Yazawa sont matures et abordent des thématiques que seuls les plus grands peuvent comprendre. Outre Nana, nous avons aussi des histoires moins graves, saupoudrées de fantastique, qui demeurent agréable à lire.
Bibliographie sélective :
- 1995 : Gokinjo, une vie de quartier (comédie romantique) – Akata/Delcourt
- 1998 : Last Quarter (shôjo teinté de fantastique) – Delcourt
- 2000 : Paradise Kiss (josei, drame) – Kana
- 2000 : Nana (shôjo/seinen, drame, musique, romance) – Akata/Delcourt
- 2003 : Princess Ai (romance, fantastique) – Soleil Manga
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